Valerian Sinclair avait quitté l'auberge il y a une dizaine de minutes. Il se trouve maintenant seul devant les portes du cimetière.Il n'avait pas réfléchit, ses pas l'y avaient conduit sans qu'il s'en rend compte.Il sourit devant ce coup du hasard, à un moment donné il aurait du y passer pour la voir de toute façon...
Il avait pensé à elle à son arrivée ici, il repensait à elle maintenant.Il s'approche doucement de la grille, tend sa main droite et la frôle du bout des doigt sans l'ouvrir, uniquement pour ressentir cette porte, son poing recouvre maintenant un des barreau du portail à l'allure gothique.Il fait basculer sa main pour prolonger cette sensation.Des écailles de peinture se détache doucement et tombent sur le sol. Accroupit il les ramasses et les frottent dans la paume de sa main.Elles finissent par disparaitre en une poussiere grisatre.
Se relevant il pousse les portes et rentre.Le cimetière a une configuration curieuse, il n'est pas régulier, propre mais ponctué de dénivelés, de bosses,d'arbres,de buissons et de mauvaises herbes, les couleurs y sont noires,grises et ocres...
Valen pensait tout en marchant:" Comme si la terre avait voulu expulser les morts de sa propre chair,les arbres eux mêmes sont morts pour la pluspart,dessinant des formes mystérieuses dans les airs, en hommage à ceux qu'ils protègent dans l'autre-monde, en avertissement pour les profanateurs, si nombreux de nos jours..Ne suis je donc que le seul témoin de la Vie dans ce sanctuaire.Le soleil est relativement bas sur l'horizon les ombres sont longues.Le vent mortel qu'il y a et l'absence de feuille, de verdure n'est pas pour rassurer : la mort avait pénétré la chair même de la Terre, des Arbres et le souffle froid était un avertissement aux courageux qui n'auraient pas déjà eu l'envie de reculer.Ce lieu n'était pas celuil du recueillement, les vivants n'étaient pas les bienvenus,ce lieu ne leur appartenait plus. Les morts avaient désavoués les vivants et il avaient fait leur sanctuaire de ce cimetière en corrompant même la Terre et le Vent.Ce lieu n'était plus qu'un seul organisme mortel.Ils sont morts dans la douleur et l'abandon.Personne pour se souvenir d'eux et leur rendre ce qu'ils ont donné, vivants.Ce lieu est si effrayant,si triste.Il ne cherche pas à m'agresser, il cherche seulement à se protéger.
Valen conduisait ainsi ses pensée, envahit par ses propres émotions, il écarta les bras, leva la tête face à un arbre le plus majestueux de tous.Il acceptait de recevoir la souffrance de leur désespoir, de les écouter pleurer.Il s'imaginait a quel point l'arbre avait du être majestueux,débordant de Vie avant que cela ne devienne un cimetière.Il imaginait la Vie en ce lieu qui en était dépourvu depuis des années.Et à son tour ill pleurait.
Il s'agenouilla devant l'arbre où une tombe reposait, sale, recouverte de mousse.
Son nom n'apparaissait presque plus.Seul son prénom apparaissait encore: Susan...
Ses larmes coulait le long de son visage,tombaient sur la tombe.
Il dit à voix basse: "Susan, Pardonne-moi toutes ses années et je ne suis jamais revenu, la douleur de t'avoir perdu était trop grande.J'avais si peur ,mais je savais que tu étais ce que je cherchais, je savais que tu saurais m'aimer, et que jamais tu ne me quitterais.J'aurai pu m'offrir à toi,m'abandonner avec toi.Rien qu'une fois...Je n'ai compris que trop tard que.."
Il s'arrêtait de parler envahit par de trop fortes émotions. Le vent se calmait petit à petit.
"Retz, je n'arrive pas à croire que je suis revenu à Retz, je t'ai abandonné comme j'ai abandonné ma soeur, pour poursuivre mes démons, et mes chimères.Pardonnes moi..."
Après un long moment il se redressa et alla s'asseoir un peu plus loin. Reflechir à ce qu'il fallait faire. La ville n'avait rien délivré comme secret la nuit dernière.Il fallait donc qu'il aille aux endroits les moins frequentés, les plus ouverts pour rencontrer ceux qui se mettaient délibéremment à l'écart.Les peureux se regroupent, les coupables s'enfuient, se cachent...
Il décida de passer à l'Abbaye chercher de la nourriture et de s'en aller vers le lac. Ce soir il surveillerait les environs aussi discrètement que possible.Dans le meilleur des cas rien ne se passerai et il aura profiter du clair de lune et des étoiles.
Il se retourna pour se diriger vers la sortie
