-30 Janvier au 3 Février-Un voyageur fatigué

Ce fut Eve qui ouvrit la porte. Elle fut d'abord étonnée par la présence du voyageur, puis se souvint que le Seigneur de Retz avait organisé des festivités en l'honneur de son départ pour les croisade. Elle s'empressa donc de la faire entrer, et lui demanda s'il avait dîné. Comme la réponse fût négative, elle lui proposa ce qu'elle avait en espérant que cela lui conviendrait, et dès qu'il fût repus, elle le mena à une chambre.

-"Je m'excuse si la chambre vous parait étroite, mais c'est malheureusement le plus spacieux que je puisse vous offrir..."

En réalité, la chambre n'était pas si petite que ça, mais sans trop savoir pourquoi, Eve s'était imaginé que la personne a qui elle avait affaire avait l'habitude de loger dans des endroits plutôt spacieux...

-"Une jeune femme dites-vous? S'il s'agit d'une nonne, décrivez là moi car nous sommes un certain nombre et je ne puis vous répondre ainsi"

L'homme lui répondant de manière négative, Eve vit très bien de qui il parlait... Il est vrai qu'elle intriguait beaucoup de monde...

-"Oh oui, vous voulez certainement parler d'Arcane? Mais je me doit de vous prévenir, Arcane est une femme solitaire, qui n'aime pas être importunée... Et je vous conseille de vous méfier d'elle. Cependant, si vous insistez, vous pourrez toujours la trouver dans l'abbaye, car elle y passe le plus clair de son temps... Vous comprenez, pour une personne qui évite la compagnie d'autrui, c'est l'endroit idéal"

Eve continuait à lui parler de cette jeune femme qui s'était recluse d'elle-même dans l'abbaye. Elle n'avait jamais su ces raisons et ces tourments.
Valerian continuait à écouter Eve et lorsqu'elle eût fini il prit la parole.

- "Vous vous demandez sûrement ce qu'un chevalier comme moi fait ici, si loin de chez lui. Je vais vous répondre. Je suis envoyé ici afin d’enquêter sur les agissements d’une Sororité suspecte aux yeux d’Avignon."

Eve se recula, elle prit peur à l'écoute de cette phrase.

- « Oui ! Ma sœur ! Je comprend son silence. Elle s’inquiéte-Avignon a reçu un message, l’homme qui le portait est mort à proximité d’Avignon.Valerian se signa. Nous ne savons pas ce qui s’est passé mais il a néanmoins pu délivrer son message. C’est là le plus important. »

Eve paraissait dubitative à présent
Valerian face à son silence comprenait que la femme se méfiait de lui à présent. Il devait lui donner une preuve indiscutable de son lien comme chevalier de l’Eglise.Il voulait trouver de l'aide de quelqu'un connaissant les habitants, et qui d'autre qu'une femme d'église pourrait mieux l'aider. Il souleva sa manche gauche pour lui montrer sur son bras le tatouage de la croix à huit branches caractéristiques des Templiers.

- « J’ai reçu les enseignements de l’Ordre. J’ai été envoyé par Avignon sur ma demande dans cette province. Je ne peux vous en dire plus, du moins, pour l’instant. »

Sœur Eve ne s’attendait pas à voir un jour ici, un chevalier de l’Ordre. Elle respectait son serment à l’Eglise autant que le sien. S’il était présent devant elle il devait avoir une excellente raison. Elle se ravisa puis s’adressa au Chevalier en l’assurant de son soutien


- « J’ai entendu que Monseigneur Retz ferait une fête dans quelques jours. J’aimerais que vous y alliez pour moi. J’ai besoin de votre sentiment sur les personnes dont il faut se méfier. Acceptez-vous ? Que savez vous des proches de Retz ?
J’irai de mon coté parler aux chevaliers s’apprêtant à partir pour les croisades. Je doute qu’ils soient disposés à aller à la fête.
En attendant la fête je vais me renseigner en ville sur les habitudes des habitants, s’ils ont rencontrés des étrangers ici ces derniers temps, s’ils ont constaté des phénomènes inhabituels. Et avant la fête j’irai rejoindre Monseigneur Retz et ses hommes pour les informer de l’évolution des combats en Egypte et à Damas. »

Soudain un bruit, comme des cailloux tombant sur le sol de pierre, se firent entendre. Eve et Valerian se retournèrent et virent juste une forme disparaître précipitamment dans l’ombre.
Valerian inquiet, dit à Eve :

- « Qu’est ce que c’était ? »

Farhell avait pénétré l'intérieur de l'abbaye depuis quelques minutes... Il avait eu le temps d'arpenter un instant les lieux, de s'imprégner de cette atmosphère qu'il aimait tant. Il se sentait comme revigorer au fur et à mesure qu'il avançait dans l'endroit sacré.

Alors qu'il passait dans un nouveau lieu de l'abbaye, il surprit une conversation...

*Intéressant, fort intéressant... ainsi voici le fameux Chevalier que la Saint père m'envoit...* Pensa le jeune seigneur.

Une fois que le Chevalier eut finit de parler, Evan Farhell choisit d'avancer vers eux.

Il avança d'un pas décider, mais ralentit, à l'instant où il croisa cette femme aux cheveux de feu, qui semblait s'évanouir dans l'ombre des pierres, fuyant peut être... mais quoi ?
Il tourna la tête au passage de la jeune femme, intrigué.

Mais bien vite reprit son chemin vers la Chevalier et Soeur Eve.

- Ah ! S'exclama-t-il d'un ton assuré. Valerian Sinclair, si j'ai bien compris ? Vous êtes envoyé par la Saint Père, à l'issue d'une missive, je présume ?!

Il s'avança vers Valen sans lui laisser d'alternative et lui serra vivement la main.

Il se retourna aussitôt dans un gracieux et noble mouvement vers la religeuse.

- Ma Soeur, voyez que je n'ai pas manqué à ma parole, me voilà dans votre si splendide abbaye !

Puis il fit un pas en arrière de manière à être face à ses deux interlocuteurs.

- Je me présente, je me nomme Farhell, Sir Evan Farhell ! Dit il d'un ton fier à l'attention de Valerian. J'ai peur d'avoir surpris votre conversation sans le vouloir en arrivant ici, Valerian, la missive dont vous parliez à l'instant, j'en suis l'auteur ! Et c'est donc Vous qui êtes ici pour me seconder !

A cet instant, il lança un très agréable sourire éclairant son visage fin à l'attention de Soeur Eve, et pris légèrement à part Valen en l'attirant par le bras.

- Voyons, vous entretenez cette chère religieuse d'un sujet qui pourrait l'effrayer, et qui si je ne m'abuse, selon les instructions de notre Saint Père doit rester confidentiel. Inutile d'effrayer des âmes aussi pure que celles de nos très chères Soeurs.

Il acheva sa phrase en se retournant à nouveaux, coulant un regard bien veillant sur la Soeur.

Eve était bien loin de tout comprendre... C'était donc le Sir Frhell qui avait fait venir ce chevalier de si loin? Et qu'est ce que c'était que cette ligue? Et l'Ordre duquel il disait venir... Encore une chose qui lui était totalement inconnue! Enfin, pourquoi avoir envoyé une personne si mystérieuse?
Et surtout, il avait cru que c'était Eve qui lui avait envoyé cette missive... Mais pourquoi? Que pouvait-elle bien contenir? S'il l'avait connue, il n'aurait jamais cru que Eve ait pu oser demander quoi que ce soit au Pape!
Mais Eve réalisa qu'elle devait dire quelque chose...

-"Excusez-moi, vous dîtes que le Pape vous envoie? Mais dans quel but? Le Saint Père ne doit pas envoyer de chevalier dans n'importe quelle condition! Se passe-t-il quelque chose que j'ignorerais dans l'abbaye? Peut-être puis-je vous aider... J'y suis depuis presque toujours vous savez... Mais je ne comprend pas bien, de quelle ligue, et de quel Ordre parliez vous?"

*Oh non, oh non, oh non, mais qu'est ce que je fais! Une nonne n'est pas censée poser tant de questions... Je n'ai pas pu m'en empêcher, mais maintenant que c'est fait... Mon Dieu, ils vont se douter de quelque chose! Surtout Sir Farhell, qui semble très bien connaître les hommes et femmes d'Eglise... Mais pourquoi ais-je eu la langue si pendue?*

Alors, tout en se faisant cette reflexion, Eve rougit, rougit, rougit!

Farhell reconnut bien là la sollicitude et la bonté émanant de cette religieuse...

*La sollicitude ou la curiosité... ou la culpabilité ?!*

Farhell n'en dit rien. Il prit un air gêné et dit :

- Je suis confus, Ma Soeur, que vous vous trouviez soudainement mêlée à tout ceci, je n'aurais pas voulu vous effrayer, mais vous n'êtes pas sans savoir que de terribles, terribles meurtres ont été perpétré non loin du village. Le domaine a été témoin d'une atrocité de la pire espèce, le coprs mutilé de ce pauvre enfant, âme si pure....

Farhell ferma les yeux, et se signa.

- J'ai accepté de de venir ici pour aider mon très cher ami, Gilles de Retz et veiller au bon déroulement de la vie sur son domaine, je savais également que dans les environs avaient lieu d'étranges phénomènes, voilà pourquoi j'ai sollicité auprès du Saint Père l'aide que représente Valen, ici présent. Nous confondrons les meurtriers de ces pauvres enfants de Dieu, et rendront à ces terres leur prospérité ! Vous pouvez me faire confiance, vous ne craindrez plus rien, sous la protection d'Evan Farhell !

-"Oui j'ai entendu parler, comme tout le monde, de ces effroyables meurtres... Quel malheur! Fort heureusement, ce n'est pas moi qui ait été envoyée pour bennir les corps... C'eût été trop difficile...
Mais avez vous une idée de la personne qui a pu effectuer ces infamies, vous qui enquêtez la dessus?"

*Mais il n'a pas pu être envoyé par rapport à ces meurtres, puisqu'ils ont été perpétrés après qu'il ne sqoit arrivés... Pourquoi a-t-il été envoyé alors?? Quand même, ces meurtres n'ont pas un rapport avec lui... Serait-ce une sorte d'intimidation qu'on tenterai de lui faire?*

- MA très chère Soeur, nous allons faire notre possible, Valerian et moi même pour vous débarasser de l'infâme monstre qui a osé perpétrer ces meutres ! Mais nous en sommes encore au stade d'enquête, non il ne faut pas tirer de conclusion trop vite.

Evan se tourna vers Valen.

- Et si nous discutions tout en visitant ce magnifique exemple d'architecture ??